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Reproductions faciles
Les étapes clés d´une reproduction réussie :
1 - POURQUOI REPRODUIRE
Tous les aquariophilies, une fois passé le stade de débutant, cherchent à passer à l´étape suivante de l´aquariophilie "familiale" : la reproduction. Cette étape nécessite la connaissance approfondie de l´espèce que l´on souhaite reproduire afin de connaitre :
Les tentatives de reproduction d´une espèce sont souvent des moments qui vont marquer votre existence d´aquariophile, à cause des sentiments de frustrations que cela entraine lorsque tout ira de travers, ainsi que vos grands moments de bonheur lorsque vous assisterez à votre première ponte, ou aux premiers coups de nageoires de vos alevins.
Pour réussir une reproduction d´une espèce donnée, vous devrez être en mesure de maitriser les caractéristiques de votre eau, afin qu´elle soit optimale. Il est illusoire de vouloir faire reproduire des guppy dans une eau très acide, ou des cichlidés amazoniens dans une eau très dure. Les oeufs et les alevins sont également très sensibles aux polluants, tels les nitrates et le chlore.
Le but ultime n´est pas de se faire l´argent en vendant les alevins (très peu d´espèces le permettent), mais de se prouver que l´on est capable d´apporter les conditions de maintenance idéales à une espèce, dont l´une des conséquences est une reproduction réussie.
2 - LES ESPECES FACILES
Quelques espèces sont recommandées pour leur facilité de reproduction. Il faut toutefois savoir que tenter des reproductions dans un bac communautaire est quasiment tout le temps voué à l´échec à cause de la prédation des autres habitants, voire même des membres de la même espèce (canibalisme). L´idéal reste donc d´avoir un aquarium réservé à cet effet, mais nous verrons plus loin qu´il existe d´autres solutions.
La famille idéale pour débuter en reproduction est celle des Poecilidés, dont les membres les plus connus sont :
Je recommande particulièrement ces espèces car elles présentent l´énorme avantage de donner naissance à des petits vivants, déjà en mesure de se déplacer par leurs propres moyens, assez rapides pour fuir les adultes, et beaucoup plus gros que n´importe quel alevin ovipare. Le plus gros inconvénient est que certains membres de ces espèces aiment se mettre les alevins à peine nès sous la dent; il faut donc prévoir un maximum de cachettes pour les alevins. Des combinaisons d´espèces sont également à éviter (indépendamment des besoins en eau différents), tels Poecilidés / Scalaire, ou Poecilidés / Combattant, car ces poissons sont des tueurs-nés, et ils aiment la chasse aux alevins!
Chez les ovipares (qui pondent des oeufs), je recommande certaines espèces de cichlidés qui s´occupent de leurs oeufs et de leurs alevins, tels les pelmatos (Pelvicachromis pulcher), la famille des Apistogrammas. Ces espèces ont des besoins en eau plus stricts que pour les vivipares, donc à réserver si vous avez déjà quelques expériences en aquariphilie ! Vous pouvez également vous orienter vers les Anabantidés, qui pondent leurs oeufs dans un nid de bulles à la surface de l´eau, et s´occupent de leurs oeufs :
Les autres espèces d´ovipares que l´on rencontre couramment, au mieux, abandonnent leurs oeufs après fécondation, ou au pire se chargent de les dévorer eux-mêmes (comme les Danio rerio).
N´hésitez pas à vous renseigner plus en avant sur chacune de ces espèces sur les sites spécialiés (l´aquarium d´ACARA par exemple), et dans les livres.
3 - DIFFERENCIER LES SEXES
Après avoir appris par coeur toutes les données concernant une espèce, vous voulez mettre en pratique votre savoir nouvellement acquis :-) La différenciation des sexes est indispensable dans le cas où vous possédez un bac de reproduction spécifique, et que vous ne souhaitez introduire qu´un couple. Certaines espèces sont facilement identifiables (chez les vivipares, la nageoire anale est transformée en gonopode - sorte de petit tube - chez les mâles, alors qu´elle est largement déployée chez les femelles). D´autres signes peuvent vous aider chez certains ovipares (gouramis par exemple), comme la longueur et la forme des nageoires dorsales et anales (en pointe chez les mâles, arrondies chez les femelles). D´autres espèces prennent une couleur sur tout le corps très spécifique ou particulièrement vive au moment de la ponte (ventre rouge de la femelle ramirézi par exemple). Malheureusement quelques espèces ne présentent pas de dimorphisme sexuel bien apparent, à part une impression générale sur la forme du corps (forme arrondie chez les femelles, plus effilée chez le mâle). C´est le cas des néons, des danios rerios, etc ...
4 - MODE D´EMPLOI : LES VIVIPARES
J´ai eu dernièrement une "ponte" de xiphos dans des conditions similaires à un bac de débutant, ou du moins d´aquariophile n´ayant pas de bac de reproduction (bac communautaire, nombreuses espèces différentes, dont certaines carnivores, d´où l´utilisation d´un pondoir flottant). Voici les étapes (similaires pour toutes les espèces de vivipares d´ailleurs) :
Remarque : le pondoir flottant n´est pas la solution idéale (les femelles sont stressées), et il est possible de conserver des alevins de vivipares en bac communautaire si vous avez de nombreuses plantes avec des petites feuilles (anubia nana, cabomba, echinodorus tennellus), de la mousse de Java mise en boule, des plantes de surface avec de grandes racines (pistia), ainsi que des cachettes (grottes réalisées avec des roches, ou des amoncellements de cailloux) où les adultes seront trop gros pour rentrer. Vous pouvez également créer un espace réservé dans le bac grâce à une séparation en verre (voir la section Trucs et Astuces).
La prochaine grande étape commence ...
5 - FAIRE GRANDIR LES ALEVINS
Nous reprendrons içi le cas des alevins de vivipares présenté ci-dessus. Le plus complexe est d´apporter régulièrement de la nourriture adaptée à leur taille, et particulièrement riche en proteines. J´utilise au début des micro-organismes (comprimés d´Infusyl), des microvers (vivants), des nauplies d´artémias (vivantes), des cyclopes (congelés), et quelquefois de la micro-poudre spécialisée. Le nourrissage a lieu au moins deux fois par jour.
Tous les un ou deux jours je siphonne le surplus de nourriture tombé au fond du bac, et je change l´eau du pondoir en remontant doucement plusieurs fois le pondoir au dessus de la surface. Le nettoyage du fond du pondoir est réalisé avec un bout de tuyau
d´air, mais les alevins arrivent quand même à passer dedans, donc MEFIANCE ! De plus certains pondoirs ont des fentes latérales (servant à faire passer l´eau) trop larges, et des alevins peuvent passer par ces ouvertures.
Une quinzaine d´alevins peuvent ainsi rester entre 4 et 6 semaines dans le pondoir, mais il faudra ensuite les placer dans un volume beaucoup plus adapté à leur croissance (cloison insérée dans le bac - voir la page Trucs et Astuces -, où ils seront seuls, ou mieux, un bac de croissance rien que pour eux).
Les xiphos mettent bas toutes les 4 à 6 semaines dans un bac à température normale (environ 26°C), et peuvent donner naissance à un maximum de 150 alevins pour les grosses femelles agées (la mienne ne m´en ayant donné qu´une quinzaine, ce qui déjà largement suffisant). Les femelles guppy, platy et black molly donnent généralement des portées de 10 à 30 alevins.
Dès que les alevins ont une taille de 2 à 3 cm (vers l´âge de 2 à 3 mois), vous pourrez les mettre dans le bac communautaire avec leurs parents. Attention toutefois aux prédateurs (je pense en particulier aux scalaires) qui pourraient essayer de venir gouter à cette nourriture appétissante :-)
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