engrais solides : les engrais sous cette forme
sont prévus pour agir à longue durée. Ils doivent être utilisés à la mise
en route d´un bac, ou lors de rajeunissement du substrat. Ces engrais sont
commercialisés sous la forme de petits granulés à mélanger avec le sable,
ou sous forme de boulettes que l´on dispose aux pieds de certaines plantes
que l´on souhaite fortifier.
engrais liquides : ils sont à utiliser lors
des changements partiels d´eau, toutes les trois semaines. Il est courant
de dire que les doses recommandées sur les emballages sont surévaluées, et
qu´une demie-dose suffit. Certains produits sont prévues pour être utilisés
toutes les semaines, voire tous les jours (pour certains composants qui se
dégradent très rapidement). Je recommande d´utiliser une seringue pour faire
les dosages de facon plus précise qu´avec les bouchons des bouteilles.
engrais gazeux : c´est la diffusion de CO2
qui est présentée sous cette forme. Les systèmes de cette sorte sont composés
d´une bouteille de CO2 (sous pression, avec un détendeur), d´un ensemble de
tuyaux (certaines marques vendent même des tuyaux étanches au CO2 car les
tuyaux classiques de pompes à air ne sont pas suffisant), et d´un diffuseur
dans le bac faisant parcourir le plus de chemin possible aux bulles de CO2
pour les dissoudre. Le CO2 doit être utilisé par tout aquariophile désirant
obtenir de belles plantes. Toutefois les systèmes vendus en magasins spécialisés
sont très chers, mais il est possible de fabriquer facilement un paliatif
sous forme de CO2 biologique (= obtenu par fermentation)
Les effets d’un apport de CO2 sont indéniables (plantes bien vertes, qui
poussent très vite en formant des feuilles de plus grande taille, réduction des
algues, etc ...), mais le coût des systèmes de diffusion du marché est un frein
pour la plupart des aquariophiles amateurs. Il existe une façon artisanale d’obtenir
du CO2, en utilisant de la levure de boulanger qui a la particularité de dégrader
le sucre en alcool en dégageant du CO2.
INGREDIENTS :
Les ingrédients nécessaires sont :
une bouteille vide de soda de 1.5 litre,
pouvant résister à des gaz sous pression (bouteille de Coca-Cola par exemple),
et deux bouchons pouvant fermer hermétiquement cette bouteille. Ne pas prendre
des bouteilles d’eau minérales non gazeuses.
du sucre en poudre (200 g pour une dose)
de la levure de boulanger en sachets. Attention,
il ne faut pas utiliser de la levure chimique, ni de la levure de bière
car les réactions chimiques sont différentes.
de l’eau à température ambiante
un tuyau d’air standard
un diffuseur d’air standard
un peu de colle pouvant assembler du plastique
sur du plastique (silicone par exemple)
CREATION DU SYSTEME :
Le but de ce système est de produire du CO2 dans la bouteille, de l’apporter
dans le bac via un tuyau à air, et de la diffuser le plus lentement possible.
La partie technique du montage est la suivante :
percer le centre d´un bouchon, pour un diamètre
inférieur au diamètre du tuyau d’air
insérer une extrémité du tuyau à air du
coté intérieur du bouchon, sur une longueur de deux centimètres. Il doit
falloir forcer pour rentrer ce tuyau, afin d’obtenir une première
étanchéité du système.
ajouter de la colle à l’intérieur du bouchon
pour rendre celui-ci étanche au maximum
faire sécher l’ensemble pendant deux
jours
ajouter un diffuseur à l’autre extrémité
du tuyau, et installer celui-ci dans une partie calme du bac, sans courant,
et loin d’un diffuseur d’air si vous en possédez un.
Vous pouvez maintenant passer à la conception du mélange, dont voici la recette
:
mettre 200 g de sucre en poudre dans la
bouteille vide
ajouter un sachet de levure de boulanger
ajouter environ un litre d’eau à température
ambiante. Attention, le mélange va produire de l’écume en surface
au début, donc il faut prévoir un espace suffisant entre le bouchon de la
bouteille et la surface du mélange (plus de 5 cm), sinon le mélange risque
d´aller dans votre aquarium !!!
fermer avec le bouchon non percé, et secouer énergiquement
pour faire dissoudre tout le sucre. Le mélange doit prendre une couleur
laiteuse uniforme.
remplacer ce bouchon pour le bouchon avec le tuyau, et fermer
hermétiquement
Les premiers dégagements de bulles apparaissent après environ deux heures.
RENOUVELLEMENT DU MELANGE
:
Ce mélange a une durée de vie moyenne d’une semaine (en fonction
des quantités de sucre et de levure). Lorsque les bulles ne sortent plus régulièrement,
il est temps de changer le mélange. Vous pouvez soit repartir à zéro, en refaisant
le mélange indiqué ci-dessus, soit redonner un peu de vie au mélange que vous
avez. Dans ce dernier cas, vous devez vider 70% du volume d’eau dans un
évier (odeur d’alcool caractéristique), ajouter 200 g de sucre, puis refaire
le complément d’eau. Vous ne devez pas rajouter de levure. Secouez énergiquement
pour mélanger, puis installez de nouveau le montage. Cette méthode prolonge
le mélange d’une à deux semaines, mais la production de CO2 sera moins
importante qu’avec un mélange «neuf ». Dès que la production devient insuffisante,
videz complètement la bouteille, et repartez avec un mélange complet. Attention : il est important d’ajouter le sucre lors d’un
renouvellement avant de faire le niveau d’eau, sous peine d’avoir
une grosse réaction chimique entraînant une effervescence importante, avec de
gros risques de débordement (c´est du vécu :-) ).
EFFETS SUR LA CHIMIE DE
L´EAU :
La dissolution du CO2 va entraîner une augmentation du
taux de CO2 en fonction de la dureté de l´eau (le KH) : plus l’eau
sera dure, moins vous aurez de CO2 dissout. Une solution pour obtenir une eau
plus douce consiste à ajouter partiellement de l’eau osmosée. La
variation de pH entraînée par l’apport de CO2 sera également fonction
du KH, qui créé l’effet tampon (voir la section Eau pour plus de détails).
La teneur en CO2 va également dépendre de l’agitation de l’eau.
En effet, ce gaz ne reste que temporairement sous forme dissoute, et repart
dans l’air très facilement en cas de mouvements. C’est pour cette
raison qu’il est commandé de ne pas utiliser de pompe à air pendant la
diffusion de CO2, et de ne pas avoir un débit de filtration trop important.
Les plantes ne consommant du CO2 que le jour, il est recommandé d’utiliser
la pompe à air la nuit afin de faire évaporer le
surplus de CO2. Une autre méthode consiste tout simplement à ouvrir partiellement
le bouchon de la bouteille. De même, il est recommandé de commencer l’apport
de CO2 un peu avant l’allumage de l’éclairage pour que les plantes
aient un niveau optimal de CO2 dès le début de leur activité photosynthétique.
Le CO2 se dissout facilement dans l’eau, sous réserve qu’il en ai
le temps. C’est pour cette raison que les systèmes du marché ont un diffuseur
complexe, qui oblige les bulles d’air à suivre tout un parcours
avant d’atteindre la surface de l’eau. Dans notre cas, l’achat
d’un tel système ne se justifie pas, car son coût très important va à
l’encontre du but économique recherché par ce montage. On peut remplacer
ce système par un diffuseur d’air standard
dont les bulles sont les plus petites possibles (de type micro-bulles). Certains
aquariophiles vont même jusqu’à bricoler un diffuseur complexe, mais le
résultat n’est pas toujours très esthétique. Le CO2 dissout va se répandre
facilement dans tout le bac par simple osmose, donc il n’y a pas de conséquences
fâcheuses pour les poissons de fond notamment. Les seuls risques à prendre en
considération sont les changements de pH trop rapides. Il est donc conseiller
de contrôler le taux de pH le lendemain de la mise en route, lorsque
la production est au plus fort. Si le pH est trop faible, ouvrez le bouchon
de la bouteille et mettez en route la pompe à air pour brasser énergiquement
l’eau.
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
:
Les principaux intérêts de ce montage résident dans son faible
coût, et sa facilité de mise en place comparés aux bienfaits visibles
sur les plantes. Les reproches majeurs que l’on peut lui apporter sont
le manque de contrôle du débit (très variable entre
le début et la fin de période) qui entraîne une fluctuation importante du pH,
et l’entretien répété (un renouvellement toutes les semaines). Ce manque
de contrôle du débit doit être un point très important à prendre en compte lorsque
l’on souhaite maintenir des espèces sensibles (cichlidés par exemple)
qui nécessitent une stabilité du pH sans faille.